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Pour coordonner ses troupes dans la région de Koursk, dix jours après le début de l’attaque surprise de l’armée ukrainienne en Russie, commencée le 6 août, le Kremlin a choisi l’un de ses hommes les plus fidèles : Alexeï Dioumine, 52 ans à la fin du mois. Parmi les siloviki, ces membres des forces de sécurité qui ont pris le pouvoir à Moscou en près d’un quart de siècle de régime de Vladimir Poutine, l’ancien garde du corps promu par la suite lieutenant général a connu l’une des plus surprenantes ascensions depuis dix ans.
Sa désignation n’a pas été rendue officielle. Mais ce pur produit des services, diplômé d’une école supérieure de génie militaire, réputé pour sa froide efficacité et sa loyauté sans failles, est là pour rassurer le président face à un haut commandement militaire envers lequel le Kremlin a toujours entretenu une certaine méfiance. Après les échecs de l’armée aux zones frontalières de la Russie, ce natif de Koursk est donc apparu comme l’homme de la situation.
Le passé de ce fidèle au corps imposant et au regard droit parle pour lui. En 2014, chef adjoint du GRU (la direction du renseignement militaire), Alexeï Dioumine aurait joué un rôle-clé dans l’évacuation du président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch, puis lors de l’annexion de la Crimée. Nommé ensuite chef d’état-major dans les forces terrestres, il a brièvement été vice-ministre de la défense fin 2015, avant un virage plus politique voulu par le Kremlin : Alexeï Dioumine devient, l’année suivante, gouverneur de la région de Toula, spécialisée dans la production d’armes, à quelque 200 kilomètres au sud de Moscou. Il prend alors un malin plaisir à entretenir une rumeur en étant régulièrement cité comme possible successeur de Vladimir Poutine.
Après sa réélection en mars, le chef du Kremlin le ramène à Moscou, en le nommant secrétaire du Conseil d’Etat, organe consultatif sans grande importance dirigé par le président. Un poste de « conseiller » aux contours flous pour cette intrigante figure de la garde prétorienne. Mais Alexeï Dioumine se retrouve ainsi au plus près de la puissante machine du Kremlin.
Les médias russes, notamment les chaînes Telegram spécialisées dans les affaires militaires, ont vite décodé sa présence inattendue, lundi 12 août, à une stratégique réunion avec Vladimir Poutine, partiellement retransmise à la télévision, destinée à échafauder une réponse à la première incursion militaire étrangère sur le sol russe depuis 1945. L’ancien gouverneur était le seul participant non-membre du gouvernement et sans lien officiel avec l’armée.
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